Entrons dans la Grande Semaine !
Cher-e-s ami-e-s, la Semaine Sainte est là, devant nous. En son début, dimanche des Rameaux, je ne peux m’empêcher de marquer avec vous, le temps de quelques lignes, le saut que nous faisons en acceptant d’y entrer, de tout notre cœur, de toute notre bonne volonté, et de toute notre intelligence.
Oui, j’insiste, savons-nous quelle chance nous avons de fêter Pâques ? Pour trop de chrétiens, Pâques est une fête incomprise, inutilement dramatisée, à laquelle ils préfèrent, et de loin, la douceur de Noël !
Mais non, Pâques est la fête des fêtes, car elle nous offre le salut.
Le mot sonne vide à beaucoup, à moi aussi, il n’a pendant des années, rien évoqué. Mais l’air du temps se charge de nous apprendre à regarder plus loin que les évidences matérielles que nous avons cru être essentielles. Aujourd’hui, le salut est un mot neuf auquel les guerres, les appétits de pouvoir, et l’usure inconsidérée de nos ressources donnent un sens plein et puissant. Salut de pouvoir encore vivre demain sur notre planète, salut de nous connaître nous-mêmes, entre ombres et lumières, avec ce que l’être humain a le triste privilège de détenir en propre, le mal, salut de comprendre quelle vie en société nous voulons mener, et salut de savoir que Jésus nous le raconte, « en toutes lettres », dans sa Passion.
Nous avons une semaine pour entrer dans ce rendez-vous vital avec nous-même. Sans dolorisme, mais avec la perception, plus fine d’année en année, du tragique auquel nos sociétés s’exposent. Sans exaltation de la souffrance, mais avec la question sans cesse reposée de savoir comment la traverser quand elle nous tombe dessus et nous englue jusqu’à en perdre la voix.
Cher-e-s ami-e-s, trouvons le rythme qui sera le nôtre pendant cette semaine. Lire ou relire les récits de la Passion ? Suivre la liturgie ? Prendre un moment de silence chaque jour, pour faire de la place en nous, pour oser écouter la source qui coule en nous ? Toutes les solutions sont bonnes si ce sont les vôtres.
Je prends la liberté d’illustrer ces lignes par le rappel du tout petit livre que j’ai écrit pour dire combien Pâque n’est pas une fête facultative, mais un passage obligé. Un heureux passage. Pâques nous exauce, car Pâques nous ouvre les portes de notre humanité. Et je vous promets que c’est vrai. Belle et heureuse fête à vous!
Anne Soupa